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Le Haut Potentiel Intellectuel

 

(Source: Wikipédia, extraits).

Le haut potentiel intellectuel (HPI) décrit une aptitude intellectuelle supérieure aux normes. Les définitions du haut potentiel varient selon les théories psychologiques : du développement ou de l'intelligence (dont la théorie des intelligences multiples).

Il n'y a pas de consensus sur la définition. Néanmoins, un score égal ou supérieur à 130 au test de quotient intellectuel (QI), est généralement retenu comme un indicatif. Cette classification fait l'objet d'un débat entre psychologues.

Des mesures éducatives sont entreprises dans divers pays, avec pour objectifs déclarés d'aider les enfants pourvus de ces aptitudes intellectuelles particulières.

 

Définitions

 

Le terme « surdoué » est un néologisme employé pour la première fois en 1946 à Genève par le docteur Julian de Ajuriaguerra pour désigner un enfant « qui possède des aptitudes supérieures qui dépassent nettement la moyenne des capacités des enfants de son âge ». Si cette définition s'appliquait aux enfants au départ, on parle dorénavant aussi d'adultes surdoués.

Vocabulaire

 

Il peut exister, notamment dans le grand public, une confusion entre des termes de sens voisins, qui désignent cependant des individus différents : précoce, doué, surdoué, haut potentiel, prodige, virtuose, génie. Beaucoup sont des synonymes, d'autres se rapportent à des dons très spécifiques.

« Enfant intellectuellement précoce » (EIP) est le terme choisi par l'Éducation nationale en France pour désigner les enfants surdoués, mais il ne s'agit pas nécessairement d'enfants « en avance » dans les apprentissages scolaires ou dans d'autres domaines. Ces enfants ne sont pas systématiquement premiers de la classe ou particulièrement performants à l'école ; et cette « avance » serait rattrapée à terme par les autres enfants, effaçant cette précocité et les replaçant dans la moyenne. Un EIP (un enfant surdoué donc) deviendra un adulte surdoué, la différence de pensée étant plus d'ordre qualitatif que quantitatif. Un terme comme « à haut potentiel intellectuel » est plus proche de la réalité. Le potentiel est présent mais sa visibilité dépendra de ce qui en sera (ou non) fait par l'enfant ou l'adolescent.

 

Un enfant à haut potentiel (intellectuellement précoce, etc.) est détecté en dressant un tableau psychologique (bilan psychométrique, anamnèse, test de QI, régulation des émotions) avec un psychologue spécifiquement compétent. Ce bilan peut mettre en évidence des capacités intellectuelles plus élevées que la norme établie ou des attitudes différentes de celles qui s'observent pour la majorité. En termes de QI, le seuil reconnu de manière internationale par l'OMS, comme par l'Éducation nationale, est un score total supérieur à 130 sur l'échelle standard2 de Wechsler. En termes qualitatifs, par exemple, une « gestion » des émotions hors moyenne, ou encore un mode de « pensée en arborescence » peuvent faire partie de ce tableau.

Un individu « surdoué » dispose d’une intelligence supérieure à la moyenne. Toujours en termes de statistique, son QI se situe au-dessus de 130, soit deux écarts-types au-dessus de la moyenne sur l'échelle de Wechsler (échelle standard). Ce choix de deux écarts-types, soit 30 points au-dessus de la moyenne, n’est pas le fruit du hasard : il correspond symétriquement au seuil reconnu de la déficience intellectuelle, qui est de deux écarts-types au-dessous de la moyenne, soit un QI total inférieur ou égal à 70. Dans les deux cas, cela représente 2,3 % de la population sur laquelle le test a été étalonné.

Rappelons toutefois que le QI n’est pas une référence suffisante pour classer un individu dans une catégorie s’il n’est pas accompagné d’un bilan psychologique complet effectué par un professionnel compétent. Néanmoins, même pour différents auteurs spécialistes, la définition d'une personne « surdouée » reste ouverte. Ainsi, pour Louis et Ramond, un enfant surdoué est un enfant qui « possède des facilités et des aptitudes particulières et rares dans plusieurs domaines ». Pour Rumpf, « est surdouée la personne dont le QI est supérieur ou égal à 130 ». Pour Gouillou5, « un enfant est dit surdoué quand il a un rythme de développement intellectuel très supérieur à celui normal de son âge, alors que ses développements affectif, relationnel et psychomoteur correspondent aux normes de son âge. ». Pour Jean-Charles Terrassier, la Dyssynchronie est une caractéristique essentielle de l'enfant surdoué. Il existe un écart entre une grande intelligence et la maturité de l'enfant qui provoque un décalage. Un enfant qui présente un QI supérieur à 125 a de fortes chances d'avoir des difficultés scolaires.

Bien que ce potentiel intellectuel exceptionnel ne se manifeste pas toujours par des réalisations exceptionnelles, on parle de « haut potentiel intellectuel ». Les Américains utilisent pour cette catégorie le terme de underachiever, que les Québécois ont traduit par « sous-réalisateur ». Le terme « haut potentiel » utilisé d’abord en Belgique, puis en France et en Suisse, a l’avantage de ne pas être péjoratif, mais il sous-entend qu’un potentiel exceptionnel ne se concrétise pas forcément par des réalisations exceptionnelles, et qu’il n’empêche pas les difficultés, parfois même l’échec scolaire, professionnel ou social. Le terme « haut potentiel » ajoute donc la notion de latence et de contexte : ainsi, un enfant peut très bien avoir des aptitudes intellectuelles particulièrement élevées, mais ne pas les utiliser. Plusieurs chercheurs inter-universitaires6 caractérisent le haut potentiel en tant que douance comme une puissance en devenir.

Un prodige est un individu qui manifeste très tôt des aptitudes équivalentes à celles des adultes de son temps (Mozart, par exemple, qui a composé très jeune des œuvres musicales complexes).

Un virtuose se distingue des autres par la maîtrise parfaite de l’exécution, le plus souvent dans un domaine artistique (musique, dessin), bien que cette particularité puisse aussi exister dans d'autres domaines.

Quant au terme de génie, il désigne ceux qui marquent leur époque et celles qui la suivent par des réalisations qui restent dans la mémoire collective de l’humanité (Léonard de Vinci) et dénotent un niveau de « créativité » exceptionnel. Or la corrélation entre créativité et haut QI n'est pas établie (cf travaux du Pr Todd Lubart).

Autres termes usuels

  • Haut potentiel (HP) ;

  • Haut potentiel intellectuel (HPI)

  • Très haut potentiel intellectuel (THPI) ;

  • Haut quotient intellectuel (HQI) ;

  • Très haut quotient intellectuel (THQI) : se dit pour des individus ayant un QI total ≥ à 145 sur l'échelle standard ;

  • Très très haut quotient intellectuel (TTHQI) : se dit pour les individus ayant un QI total ≥ 160 sur l'échelle standard ayant une nouvelle forme d'intelligence dite « conceptuelle ;

  • Enfant intellectuellement précoce (EIP) : terme choisi par l'Éducation nationale en France pour désigner les enfants surdoués ;

  • Atypique personne dans l'intelligence et l'émotion (APIE) : terme utilisé par Jean-François Laurent. Ce terme inclut deux aspects importants : les APIEs sont différentes et non pas supérieures aux autres personnes (contrairement à ce que peut faire penser le terme « surdoué »), dans l'intelligence et dans l'émotion, puisque les APIEs ont souvent du mal à contrôler leurs émotions.

  • Zèbre : terme proposé par Jeanne Siaud-Facchin pour désigner les personnes surdouées, afin de ne pas utiliser d'autres termes trop lourdement connotés et souvent mal ou pas compris. Elle explique ce choix par le fait que le zèbre se fond dans le paysage, mais reste fondamentalement différent d'un cheval et des autres animaux de la savane. Aussi, les zèbres se reconnaissent entre eux de par leurs rayures, tout comme une personne à haut potentiel sait généralement reconnaître une autre personne à haut potentiel. Le terme peut être perçu de manière erronée, comme péjoratif car désignant un « animal ».

  • Surefficience mentale : utilisé par l’association GAPPESM (Groupement d’aide et de protection des personnes encombrées de sur-efficience mentale);

  • Hyperphrénie : terme de psychiatrie désignant les capacités mentales les plus élevées de la population (tombé en désuétude dans le milieu médical et récemment réactivé par le Manifeste des hyperphrènes).

  • Philo-cognitifs

  • Double exceptionnalité : prend forme lorsqu’il y a la présence d'une douance et d’un trouble, tel qu’un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, un trouble neuro-développemental, un trouble du spectre de l’autisme ou encore des troubles de santé mentale présents dans le DSM-5 chez un individu

 

Définitions scientifiques

La définition d'un HPI (gifted) la plus répandue parmi les chercheurs est celle fondée sur le QI : un individu est surdoué si son QI, tel que mesuré par la WISC ou la WAIS par exemple, dépasse 130. Ce seuil de 130 correspond à deux écarts type au-dessus de la moyenne, par symétrie avec la définition du retard mental (QI inférieur à 70, soit deux écarts type sous la moyenne).

Néanmoins, les chercheurs n'utilisent pas tous cette définition, utilisant diverses variations, par exemple :

  • en changeant le seuil (qui peut être 120, 135, etc.)

  • en ajoutant des critères (par exemple les résultats scolaires ou la créativité)

  • en assouplissant la définition (par exemple, certains définissent un HPI comme quelqu'un qui dépasse un seuil sur l'un au moins des différents indices d'intelligence).

Une revue de la littérature de Carman parue en 2013 montre que le seul élément consensuel est l'utilisation d'un test de QI, mais qu'il n'est pas toujours utilisé en pratique.

D'après les études en neurologie et neurobiologie

Les recherches menées par le professeur Grubar, professeur de psychologie expérimentale à l'IUT Éducation spécialisée de l'université Charles de Gaulle Lille III, montrent que le fonctionnement cognitif des enfants de QI élevé est différent des enfants « normaux », et spécifique, en particulier pour ce qui touche au traitement de l'information. Ce traitement est, chez eux, plus rapide et ils disposent d'une « mémoire de travail » plus efficace : il s’agit de cette mémoire immédiate à court terme qu'on utilise pour mobiliser des connaissances dans la résolution de problèmes immédiats. La quantité d'informations stockées et la durée de stockage étant proportionnelles au QI du sujet, c’est ce qui leur permet d'être très efficaces13.

Les équipes spécialisées de l’hôpital Necker et de l’INSERM, menées par le professeur Laurence Vaivre-Doudretbet et le docteur Soukaina Hamdioui, ont notamment démontré que l’enfant à haut potentiel n’est pas qu’un quotient intellectuel très supérieur à la moyenne. c’est également une personnalité différente, un fonctionnement psycho-affectif différent, un fonctionnement cérébral très différent, un développement différent et un mode de pensée et de perception diffèrent. De plus, le cerveau d’un enfant HP a tendance à compenser spontanément dans le cas de troubles neurodéveloppementaux et réagir différemment face aux anomalies cérébrales (kystes, tumeurs, AVC,....).

Des chercheurs de l'Université McGill, à Montréal, et de l'Institut américain de la santé mentale (NIMH), à Washington, ont effectué des études sur le cerveau, menées à partir d'une cohorte de plusieurs centaines de jeunes, enfants et adolescents : leurs conclusions montrent que « le cerveau des surdoués se distingue des autres par la rapidité avec laquelle sa partie « pensante » (le cortex préfrontal) s'épaissit et s'amincit durant la croissance »16.

Il a été également prouvé qu'un enfant surdoué possède plus de neurones en moyenne qu'un enfant normal, dans certaines zones comme le cortex préfrontal ; c'est aussi le cas de l'enfant dyslexique et autiste (Syndrome d'Asperger), ce qui contraint à dire que c'est plutôt la façon dont se construisent les connexions neuronales qui serait à l'origine de ce décalage. Mais ces observations sont nuancées par d'autres recherches, comme celles réalisées par le Groupe d'imagerie neurofonctionnelle de Caen, qui montrent que l'intelligence se distribue dans différentes régions du cerveau, correspondant à des réseaux spécifiques de neurones. Le Dr Marie-Noëlle Magnié-Mauro (chef du service d'explorations fonctionnelles du système nerveux au CHU de Nice) a démontré un surinvestissement de l'hémisphère cérébral droit chez les surdoués, qui leur permet de répartir l'utilisation des capacités de traitement du cerveau et d'aboutir plus rapidement à la résolution des problèmes qui leur sont soumis.

Approches psychanalytiques de l'enfant surdoué

 

Du point de vue psychanalytique, « la douance, phénomène attribué aux enfants dont la maturité intellectuelle dépasse celle des autres enfants de leur âge, est perçue, au même titre que toutes les variations douloureuses de la normale (la douance constituant fréquemment une entrave à l'adaptation scolaire), comme un symptôme » selon Caroline Goldman. C. Weismann-Arcache rejette partiellement l'idée d'identifier ce surdon, « qui résulterait de l'acuité d'une pulsion du savoir ou « pulsion épistémophilique », à une « entité nosographique » : en d'autres termes, ce n'est pas un trouble en tant que tel, l'important étant son articulation avec les autres aspects du développement. En synthèse et préface de leur livre La culture des surdoués ?, Bergès-Bounes et Calmettes-Jean répondent qu'à une demande de consultation pour ce motif, le praticien doit s'attacher « à la fonction du signifiant motivant la consultation ».

Histoire de la douance (généralités)

En Grèce antique, les individus qui disposaient de capacités dites supérieures à la norme étaient identifiés et pris en charge pour adapter leur éducation en fonction de leur potentiel.

Au Moyen-Âge, les aptitudes intellectuelles des enfants doués étaient mises au service de la spiritualité ; ils étaient regroupés dans des monastères pour développer leurs capacités selon le modèle religieux.

À la Renaissance et aux siècles suivants, l'éducation des hauts potentiels était également prise en charge pour développer leurs capacités intellectuelles.

En 1868, l'enseignant William Torrey Harris reconnaît que les enfants n'ont pas tous le même rythme d'apprentissage, et qu'ils devraient avoir accès à un programme scolaire qui est adapté à leur niveau d'éducation et à leur talent.

L'échelle métrique de l'intelligence de Binet et Simon créée en 1905 avait pour but d'identifier les enfants qui possédaient un retard mental. C'est avec cette échelle que Binet et Simon ont constaté qu'il y avait des enfants neurotypiques, mais aussi des enfants avec des « retards » et une proportion d'enfants dits « trop intelligents ». C'est en 1912 que le concept du quotient intellectuel (QI) a vu le jour, grâce au psychologue allemand William Stern. C'est à la suite de ce concept que la douance fut associée au niveau de quotient intellectuel, autant chez l'enfant que chez l'adulte, pendant plusieurs années, jusqu'au développement de la première échelle d'intelligence, le WAIS, par David Wechsler, psychologue américain qui en est le créateur. C'est à partir de cette genèse que David Wechsler a conçu à cette suite, les échelles d'intelligences ; le WISC et le WPPSI, pour les enfants et adolescents et à leur QI.

Il y a eu d'autres éléments qui ont été considérés pour reconnaitre un individu avec de la douance, dont le modèle de Renzulli. Le psychologue a fait avancer le concept de la douance puisqu'il a établi trois critères qui permettent de mieux déterminer si une personne est douée. L'intelligence, l'implication et la créativité sont les trois indications qui permettent de tenir compte s'il y a une ou des manifestations de la douance chez l'individu. La créativité quant à elle, fait référence au raisonnement foisonnant chez la personne douée, tandis que l'implication est davantage liée à l'engagement.

France (depuis 2002)

L'institution scolaire (France)

La prise en considération de cette problématique par l'institution scolaire française ne date que de 2002, avec le rapport Delaubier : La Scolarisation des enfants intellectuellement précoces, rapport au Ministre de l'Éducation nationale de l'époque, Jack Lang. Le terme retenu par ce rapport pour désigner les enfants concernés est celui d'« intellectuellement précoces » :

  • Définition : les enfants intellectuellement précoces sont des enfants capables de réaliser des performances que ne parviennent pas à accomplir des enfants de leur âge, concept relatif dépendant des domaines pris en compte et du seuil que l'on fixe (pourcentage de la population choisi) ;

  • La population d'élèves qui est l'objet de la revendication des familles (associations) est définie par le QI;

  • Différence entre QI et âge mental;

  • Seuil de définition du « surdouement » : le plus communément admis est un QI de 130 ou plus sur l'échelle standard de Wechsler (2,2 % de la population) ;

En 2004, le rapport Thélot reprendra ce thème et le développera.

Manifestations de la « douance »

Les observations empiriques des auteurs qui ont publié des ouvrages sur le sujet, comme Ellen Winner, Jean-Charles Terrassier, Jacques Bert, Arielle Adda, Jeanne Siaud-Facchin, Sophie Brasseur et Catherine Cuche, Planche, Daniel Jachet (cf. bibliographie) font état de caractéristiques communes aux enfants à haut potentiel, bien qu'on ne les retrouve pas forcément toutes à la fois chez le même individu. Le rapport Delaubier détaille également ces manifestations des enfants surdoués. Cumuler toutes ces caractéristiques n'implique pas pour autant la douance, ce n'est pas une relation d'équivalence mais plutôt de contingence.

 

Caractéristiques du HPI

Certains auteurs et organisations ont tenté de développer des listes de caractéristiques des personnes ayant un haut potentiel dont le lien avec le haut potentiel intellectuel n'a cependant pas été démontré scientifiquement, comme le montrent S. Brasseur et C. Cuche dans leur ouvrage Le haut potentiel en questions :

  • Curiosité et soif d'apprendre, pose beaucoup de questions, capable d'acquérir des connaissances par ses propres moyens

  • Perfectionnisme, besoin profond de bien faire avec exactitude

  • Peu d'estime en lui à cause des difficultés rencontrées

  • Peur de lui-même, de ce qu'il est, des conséquences de ses pensées et émotions débordantes

  • Conscience méta-cognitive (savent identifier et réutiliser des concepts et des stratégies qu'ils emploient pour résoudre des problèmes)

  • Intérêt, atteignant parfois un niveau obsessionnel, pour certains sujets

  • Apprentissage précoce de la lecture, parfois sans aide extérieure

  • Apprentissage précoce de la géographie (vers 8 ans), avec localisation de tous les pays du monde, et mémorisation des capitales

  • Apprentissage précoce des grands événements de l'histoire

  • Hypersensibilité (souvent invisible de l'extérieur, voir dyssynchronie interne)

  • Altruisme, besoin intime d'aider les autres (qui les pousse parfois vers les professions du domaine de la santé ou de la justice)

  • Tempérament solitaire, tendance à somatiser face aux incompréhensions et aux difficultés

  • Langage soutenu qu'il adoptera au cours de sa propre éducation

  • Sens de la justice

  • Supporte difficilement l'échec

  • Grande capacité d'attention

  • Maturité intellectuelle supérieure à celle des enfants de leur âge (dyssynchronie externe)

  • Affectivité et/ou développement psychomoteur parfois en décalage avec la maturité intellectuelle (difficultés en écriture, difficulté de diction) : dyssynchronie interne

  • Sens de l'humour (notamment l'ironie)

  • Sensibilité à l'harmonie (musique, esthétique)

  • Capacité de mémorisation importante

  • Capacité à suivre une conversation ou un exposé en faisant autre chose

  • Très grande facilité à justifier ses comportements a posteriori

  • Difficulté à prendre des décisions si confronté à un problème ne pouvant être résolu uniquement par la logique (ex : problème sentimental, émotionnel)

 

Vie relationnelle

 

La vie relationnelle dépend avant tout du contexte et aucune généralité ne saurait être parfaitement exacte. L'épanouissement émotionnel et l'intégration sociale de l'enfant dépendront en grande partie des acteurs avec qui il sera en relation, notamment les autres enfants. Cependant, la sensation permanente de ne pas être dans la norme, d'être considéré comme quelqu'un de « bizarre », les difficultés d'intégration dans les groupes, et l'alternance de périodes où ils suscitent l'intérêt (leur génie devenant une attraction, provoquant l'admiration) et du rejet (à cause de leur côté « bizarre », de leur difficulté de socialisation), provoquent souvent des difficultés dans la construction de la personnalité de l'enfant surdoué, ce qui se caractérise souvent par une difficulté à prendre des décisions (notamment celles ne faisant pas appel à un raisonnement logique, mais subjectif) ou parfois par un intérêt prononcé pour les expériences « extrêmes ».

Précaution indispensable

Même si un nombre important de ces caractéristiques se manifeste, le diagnostic de la surdouance ne peut être établi ou confirmé que par un professionnel compétent à l'issue d'un bilan psychologique comprenant un test de QI. Ce test n'est valable que s'il a été étalonné sur un échantillon représentatif de la population dont fait partie le sujet et qu'il est administré par un professionnel dans des conditions strictes de passation. Autant dire que les tests de QI que l'on trouve dans les magazines ou sur Internet ou que l'on fait passer dans les émissions de télévision n'ont aucune valeur et qu'ils ne peuvent servir en aucun cas à détecter des surdoués.

Mesures d'adaptation prises par le système scolaire

Recommandations internationales

Organisation des Nations unies

Convention relative aux droits de l’enfant. Résolution 44/25 du 20/11/89, ratifiée par la France :

Article 29 : 1. Les États parties conviennent que l'éducation de l'enfant doit viser à : a) Favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités. [...]

Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture

Déclaration de Salamanque et Cadre d’action pour l’éducation et les besoins éducatifs spéciaux : accès et qualité. (Salamanque, Espagne, 7-10 juin 1994) :

Article 3 : L’idée principale de ce Cadre d’Action est que l’école devrait accueillir tous les enfants, quelles que soient leurs caractéristiques particulières d’ordre physique, intellectuel, social, affectif, linguistique ou autre. Elle devrait recevoir aussi bien les enfants handicapés que les surdoués…

Conseil de l'Europe

Le 7 octobre 1994, le préambule à la recommandation 1248 du conseil de l'Europe, relative à l’éducation des enfants surdoués dit au point deux : « Si, pour des raisons pratiques, il faut des systèmes d’enseignement qui assurent une éducation satisfaisante à la majorité des enfants, il y aura toujours des enfants ayant des besoins particuliers, pour lesquels des dispositions spéciales devront être prises. Les enfants surdoués figurent parmi ceux-là »38.

Article 3 : « Les enfants surdoués devraient pouvoir bénéficier de conditions d’enseignement appropriées. »

Article 5 :

  1. « La législation devrait reconnaître et respecter les différences individuelles. Les enfants surdoués, comme les autres enfants ont besoin de conditions d’enseignement adaptées… »

  2. « La recherche fondamentale sur les notions de « don » et de « talent », et la recherche appliquée… devraient être développées parallèlement. La recherche sur les « mécanismes du succès » pourrait aider à combattre l’échec scolaire. »

  3. « […] Tous ceux qui ont affaire à des enfants devraient disposer d’informations sur les enfants surdoués. »

  4. « Les dispositions en faveur des enfants surdoués dans une matière donnée doivent, de préférence, être mises en place au sein du système scolaire normal, à partir du niveau préscolaire. »

France

En 1905, le ministère de l'instruction publique demande à Alfred Binet de mettre au point une échelle métrique de l'intelligence. Ce qu'il fait en collaboration avec Théodore Simon. Cette échelle métrique de l'intelligence doit servir à établir les programmes scolaires de l'école française, l'instruction étant devenue obligatoire depuis la loi de Jules Ferry en 1882. Déjà en 1910, Alfred Binet pense que l'enseignement est inadapté pour les enfants trop intelligents, Les Surnormaux et il souhaiterait des classes adaptées.

En 1920, lors de travaux sur la sélection scolaire le docteur Edouard Toulouse estime à 4 % à 5 % les enfants surnormaux.

La Commission ministérielle d'études pour la réforme de l'enseignement ou Plan Langevin-Wallon rendu en juillet 1947 préconisait en plus de l'enseignement commun un enseignement optionnel où les enfants ne seraient pas répartis par classe d'âge mais en fonction de leurs aptitudes.

« Ainsi d'ailleurs pourrait se résoudre le problème des enfants dits « surnormaux ». Leur précocité est en général limitée à certaines aptitudes intellectuelles. La maturité d'expérience et de caractère propre aux enfants plus âgés leur faisant habituellement défaut, ils ne seraient pas réunis sans inconvénients pour tout l'enseignement. D'autre part leur rassemblement dans des classes spéciales risquerait d'aboutir à de dangereux forçages intellectuels, sans préjudice de certains risques pour la formation de leur caractère. Au reste, la précocité n'est pas toujours un signe de supériorité définitive. »

Dans les textes de l'Éducation nationale, l'existence des E.I.P a été ignorée jusqu'au rapport Delaubier publié en 2002. Il en est fait ensuite mention dans les B.O. de l'Éducation nationale no 16 du 18 avril 2002 et no 14 du 3 avril 2003 concernant la préparation des rentrées 2002 et 2003 ainsi que dans le B.O. de l'Éducation nationale no 15 du 11 avril 2002 pour les recommandations faites aux étudiants en 2° année d'IUFM.

En mai 2003, après une mission d'inspection générale, Christophe Dugruelle et Philippe Le Guillou ont remis au ministre un rapport (no 2003-18) faisant le bilan des expériences pédagogiques dans le second degré sur la scolarisation des élèves intellectuellement précoces. On peut retrouver l'intégralité du rapport sur le site du Ministère.

1) État des lieux [...] 1.2.2. La Genèse des dispositifs d'accueil des EIP dans les établissements

Cinq établissements visités. Cinq histoires différentes. Seul le hasard et la rencontre de personnalités au caractère affirmé expliquent la naissance de ces « aventures » pédagogiques et intellectuelles. Nous voudrions montrer que dans un premier temps ce sont bien des logiques individuelles d'acteurs qui ont permis le démarrage et que l'institution s'est contentée de suivre le mouvement initié ou au mieux tenté de l'accompagner.

Les inspecteurs généraux ont pris position énergiquement.

À la suite de ces rapports, la loi du 23 avril 2005, prévoit, entre une disposition pour les élèves en difficulté et une autre pour les élèves non francophones, que « des aménagements appropriés sont prévus au profit des élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières, afin de leur permettre de développer pleinement leurs potentialités. La scolarité peut être accélérée en fonction du rythme d'apprentissage de l'élève. » (Code de l'éducation, article 321-4)

Tout cela débouchera d'abord sur la circulaire du 17 octobre 2007 intitulée « Parcours scolaire des élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières à l’école et au collège ». Admettant que « Un grand nombre de ces élèves poursuivent une scolarité sans heurt, voire brillante, il n’y a pas de mesure particulière à prendre pour eux », cette circulaire se focalise sur ces enfants qui sont en échec scolaire. Elle préconise d'améliorer « la détection de la précocité », d'« améliorer l'information des enseignants et des parents », et « organiser des systèmes d'information afin de quantifier le phénomène et qualifier les situations. »

Le 3 décembre 2009, est publié au B.O. de l’Éducation nationale un « Guide d'aide à la conception de modules de formation pour une prise en compte des élèves intellectuellement précoces ». Enfin, le Code de l'éducation a intégré dans son paragraphe concernant l'organisation de la formation au collège le décret no 2012-222 du 15 février 2012, tendant également à une meilleure prise en compte des enfants précoces.

En pratique, elle ne trouve une application concrète que dans 80 établissements en 2009, selon le ministère.

Début 2019, l’Éducation nationale, dans le cadre de son projet de loi pour une école inclusive, publie un vade-mecum intitulé « Scolariser un élève à haut potentiel », réalisé par un groupe de travail national. Le vademecum précise ce qu'est un élève à haut potentiel, les parcours de scolarisation possibles, les acteurs à mobiliser et met à disposition des enseignants des grilles de repérage des élèves à haut potentiel par cycle de scolarisation (maternelle / élémentaire / collège / lycée).

Bibliographie

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  • Arielle Adda, Le Livre de l'enfant doué : Le découvrir, le comprendre, l'accompagner sur la voie du plein épanouissement, Paris, Solar, 2008, 334 p.

  • Arielle Adda et Hélène Catroux, L'Enfant doué : L'Intelligence réconciliée, Odile Jacob, 2003, 354 p.

  • J. de Ajuriaguerra, Manuel de psychiatrie de l'enfant, Masson, 1959, 1089 p.

  • Jacques Bert, L'Échec scolaire chez les enfants dits surdoués, Jacques Berrt éd., 2003, 304 p.

  • Gérard Bleandonu, Les Enfants intellectuellement précoces, PUF, coll. « Que sais-je ? », 128 p.

  • Carole Renucci, Enfants surdoués : Arrêtons le gâchis !, Bayard Jeunesse, 149 p.

  • C. Bost, Différence et Souffrance de l'adulte surdoué, Vuibert, 206 p.

  • Sophie Côte, Doué, surdoué, précoce, l'enfant prometteur et l'école, Albin Michel, 192 p.

  • Sophie Brasseur et Catherine Cuche, Les Haut Potentiel en Questions, Bruxelles, Mardaga, 2017, 216 p.

  • Sophie Côte, Petit surdoué deviendra grand, Albin Michel, 192 p.

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  • Nadine Kirchgessner, Des femmes surdouées, EDN, 226p, 2014

  • Nadine Kirchgessner, Les surdoués atteints de haut potentiel, l’intelligence malmenée, EDN, 162p, 2016.

  • Nadine Kirchgessner, Surdoué, quelle chance! De l'enfant à l'adulte épanoui, EDN, 170p, 2021,

  • A. Giordan (dir.), Monique Binda, Comment accompagner les enfants intellectuellement précoces. Enfants surdoués : Un nouveau regard, Delagrave, 281 p.

  • Hervé Magnin, Moi, surdoué(e) ?! De l'enfant précoce à l'adulte épanoui, Jouvence, 92 p.

  • Hervé Cellier, Précocité à l'école : Le Défi de la singularité, L'Harmattan, 153 p.

  • Daniel Jachet, Le Paradoxe de la précocité intellectuelle, Bénévent, 168 p.

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  • Carl Gustav Jung, Psychologie et Éducation, Buchet Chastel, 1994

  • Christel Petitcollin, Je pense trop : Comment canaliser ce mental envahissant, Guy Trédaniel, 2010, 252 p.

  • Todd Lubart (dir.), Enfants exceptionnels : Précocité intellectuelle, haut potentiel et talent, Bréal, 271 p.

  • Lenia Major, Zacchary l'Ourson précoce, Éditions d'abord des Enfants, 34 p.

  • Paul Merchat, Philippe Chamont, La Précocité intellectuelle et ses contradictions, Champ social, 234 p.

  • Olivier Revol, Même pas grave ! L'Échec scolaire, ça se soigne , J'ai lu, 332 p.

  • Jeanne Siaud-Facchin, L'Enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à réussir, Odile Jacob, 252 p.

  • Jeanne Siaud-Facchin, Trop intelligent pour être heureux ? L'Adulte surdoué, Odile Jacob, 320 p.

  • Pascale Planche, Les Enfants à haut potentiel : Caractéristiques cognitives et développementales. En quoi sont-ils vraiment différents ?, Tikinagan,

  • Jean-Charles Terrassier, Les Enfants surdoués ou la précocité embarrassante, ESF, 9e édition, oct. 2011, 143 p.

  • Jean-Charles Terrassier, Philippe Gouillou, Guide pratique de l'enfant surdoué, ESF, 9e édition, novembre 2011, 144 p.

  • Carlos Tinoco, Intelligents, trop intelligents. Les surdoués de l'autre côté du miroir. Le livre de Poche, mai 2015, 325 p.

  • Clotilde Beylouneh, Mon enfant est précoce : Comment l'accompagner, Marabout, 221 p.

  • Pr Sylvie Tordjmann, Enfants surdoués en difficulté : De l'identification à une prise en charge adaptée, Presses universitaires de Rennes, 217 p.

  • sous la direction du Pr Sylvie Tordjmann, Aider les enfants à haut potentiel en difficulté : Repérer et comprendre, évaluer et prendre en charge, Presses universitaires de Rennes, 290 p.

  • Claire Grand, Toi qu'on dit surdoué, la précocité intellectuelle expliquée aux enfants, L'Harmattan, 92 p.

  • Wilfried Lignier, La Petite Noblesse de l'intelligence, une sociologie des enfants surdoués, La Découverte, 356 p.

  • Monique de Kermadec, L'Adulte surdoué - Apprendre à faire simple quand on est compliqué, Albin Michel, 192 p.

  • Monique de Kermadec, Pour que mon enfant réussisse : Le soutenir et l'accompagner, Paris, Albin Michel, 2010, 176 p.

  • Jean-Marc Louis, Mon enfant est-il précoce ? : comment l'aider et l'intégrer en famille et à l'école, Paris, InterEditions, 208 p.

  • Pr Tessa Kieboom (trad. du néerlandais de Belgique, préf. Jean-Charles Terrassier), Accompagner l'enfant surdoué, Bruxelles/Paris, De Boeck, 2011, 250 p.

  • Wahl Gabriel, Les Enfants intellectuellement précoces, Que sais-je ?, PUF, 2019, 3e édition, 128 p.

  • Wahl Gabriel, Les adultes surdoués, Que sais-je ?, PUF, 2019, 2e édition, 128 p.

  • Alexandra Reynaud (préf. Arielle Adda / Gabriel Wahl), Les Tribulations d'un petit zèbre. Épisodes de vie d'une famille à haut potentiel intellectuel, Eyrolles, 2016, 166p.

  • Monique de Kermadec, "La Femme Surdouée, Double Différence, Double Défi". Albin Michel, 2019

  • Association Nationale pour les Enfants Intellectuellement Précoces (ANPEIP) créée en 1971 par Jean-Charles Terrassier

  • Association Suisse pour les Enfants Précoces. Les enfants à haut potentiel intellectuel.

  • Besançon, M. Lubart, T., Zenasni, F. (2010). Le haut potentiel créatif. Enfance, Vol 1, p.77-84.

  • Chokron, S., Kermarrec, S., Tordjman, S., Vaivre-Douret, L. (2018). Les enfants à haut potentiel en difficulté : apport de la recherche clinique. L’encéphale, Vol. 44 (Fascicule 5), p. 446-456.

  • Debaisieux, E. (2019, 8 octobre). It’s learning arrive dans les écoles du SEGEC. Décret inclusion de la CFWB. (2018) Décret relatif à l'accueil, à l'accompagnement et au maintien dans l'enseignement ordinaire fondamental et secondaire des élèves présentant des besoins spécifiques.

  • Germain, N. (2020). Un parcours pour les élèves surdoués afin de prévenir le décrochage (Vidéo). Canada : Radio-Canada.

  • Goldberg, P. (chroniqueur scientifique et découverte). (2020). Que se passe-t-il dans le cerveau d’une personne dite à Haut Potentiel Intellectuel ? [Chronique découverte]. Belgique.

  • Grégoire, J. Les défis de l’identification des enfants à haut potentiel. Université Catholique de Louvain.

  • Lautrey, J. (2004). Les modes de scolarisation des enfants à haut potentiel et leurs effets. Psychologie française, Vol 49 (Issue 3), p337-352.

  • Loriers, B. (2009). L’intégration des enfants à haut potentiel : une gageure. UFAPEC.

  • Béatrice Millêtre, L'Enfant précoce au quotidien, éd. Payot Psy, 2015.

  • Sophie Brasseur et Catherine Cuche, Tout savoir sur le haut potentiel, éd. Mardaga, 2017.

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